lundi 24 juin 2013

Peace, Love, and Sunglasses

Charlotte, en grande sœur adorable, se promène dans les listes de lecture de l'Ipod, à la recherche du morceau préféré d'Elise : "Mercedes-Benz" de Janis Joplin.

Et voilà qu'elle trouve l'album, une photo sur la jacquette:
"Ben ?!? Elle était aveugle Janis Joplin ?"

Moi : "Aveugle ? Non, pourquoi ?"

Charlotte : "Bah pourquoi elle portait des grosses lunettes de hippie, alors ?"
...
Comment dire ?!?
...
(((J'adore quand une seule réplique arrive à sauver un week-end pourripluvieux. Vraiment.)))

jeudi 20 juin 2013

L'affaire du collier


Il y a quelques jours, nous explorions notre quartier, à la découverte de ses curiosités à peine cachées, et c'est alors nous sommes tombés sur ce que tout le monde ici appelle familièrement "les 100 marches". Comme vous pouvez vous en douter à ce nom évocateur, il s'agit d'un escalier. Mais pas n'importe lequel. À entendre les habitants du quartier en parler, on sent bien qu'il fait partie des mythes et légendes locales, et que nous devons être les derniers à ne l’avoir jamais emprunté. Il fallait absolument que nous allions voir de plus près, pour ne plus avoir l'impression de passer à côté de la "Tour Eiffel" du coin.

De loin, c’est très curieux: cet escalier planté dans le coteau semble monter directement dans la végétation, et on n’en voit pas la fin. Intrigués, nous nous sommes engagés dans l'étroite "allée de la côte fleurie", vers les seules premières marches visibles, comme s'il s'agissait d'un rite initiatique pour enfin appartenir pleinement à ce quartier.

Après cela.... ?

Et nous ne savions même pas où nous allions... Mais ça n’avait aucune importance: d’ordinaire, le chemin mène vers la destination. Cette fois, c'est le chemin qui était notre destination. 

Et puis il ne servait à rien de se demander: "Où cet escalier mène-t-il ?", alors que la vraie question était plutôt: "Quand mène-t-il ?". Oui, car au bout des 122 marches de cette légende (comptage certifié par les filles, le maçon n’était apparemment pas mathématicien), nous sommes arrivés... dans les années 1930 ! Ou alors, les maisons qui se sont installées ici dans les années 30 ne sont jamais parties, et n’ont pas changé d’une brique. En tous cas, l’effet est saisissant. Il ne manque que quelques calèches, quelques Delahaye, peut-être aussi un allumeur de réverbères, pour que le tableau soit complet.

Nous avions le sentiment de nous promener dans le décor d'un vieux film muet, nous étions presque surpris de nous voir en couleur et de pouvoir nous parler sans brandir nos répliques sur des cartons !

Mais il était temps de quitter nos rêveries, et de revenir à la réalité. Pour cela, rien de plus simple: il suffisait de reprendre l'escalier dans l'autre sens.

C’est alors, sur le chemin du retour, les yeux encore chargés de nos découvertes, que le drame soudain, inattendu, sournois, implacable nous tomba dessus: Elise avait perdu son collier. Un authentique collier magique en véritable plastique massif, fabriqué uniquement en quelques centaines de milliers d’exemplaires pour une édition illimitée d’un prestigieux magazine féminin (un "OK Girls" à 1€20 maxi).

Inconsolable.

Et alors il importait peu que nous soyons presque arrivés à la maison, que ce soit l’heure du bain, et même déjà du repas, et que notre seule infime chance de retrouver cette merveille soit de refaire tout le chemin en sens inverse, en regardant le plus près possible de nos pieds (captivant, comme promenade !) 
En plus, il fallait faire vite si nous ne voulions pas finir noyés sous les larmes. J’avais l’impression de partir à la quête du Graal, il me manquait juste une Excalibur en plastique (oui, en plastique: il faut s’adapter au but poursuivi...)

Par chance, nous avons facilement retrouvé nos pas, puis un peu plus loin, l’escalier, et à ses pieds, le (((précieux))) collier. Il ne nous restait plus qu'à rentrer en évitant de nous laisser embarquer dans une nouvelle aventure avant le dîner...

Et voilà, tout ça pour vous dire pourquoi, depuis ce jour, quand nous sortons faire une balade, nous nous préparons toujours à en faire deux: une première le nez en l’air, puis la même les yeux dans les orteils.

Depuis, je ne compte plus le nombre de fois où je suis tombé du haut d’un trottoir, et où je me suis fait bousculer par un réverbère...

lundi 3 juin 2013

La Loire à vélo, un vrai jeu d'enfants...


Allez, c'est parti !

Habitant juste au bord de la Loire, nous bénéficions d'un paysage magnifique, dont on peut profiter grâce au parcours "Loire à vélo", un chemin aménagé le long du fleuve sur plusieurs centaines de kilomètres, qui fait la joie des joggers, promeneurs, et nous permet des sorties très agréables en famille... En général, ces petites promenades se déroulent comme ça:

Un jour comme les autres.

14h30. Moi : "Et si on allait se promener sur le parcours Loire à vélo ?" (débordant d'enthousiasme, confiant, insouciant, détendu, zen, etc.) 

Les filles : "Oh oui, oui, oui !!! Trop bien ! On y va! "

Moi : "Ok, alors préparez-vous, je sors les vélos, et on est partis dans 5 mn. (Alors, souvenez-vous bien de cette petite phrase, parce que d'ici quelques lignes, elle pourrait bien: soit me rendre ridicule à jamais, soit vous assommer de rire, et probablement les deux a la fois...)."

14h35. Début des négociations sur la tenue vestimentaire :

Moi : "Non, retournez vous changer, et allez mettre un jean."

Les filles: "Mais pourquoi on ne peut pas mettre de jupe ?" 

Moi : "Parce que ça n'est vraiment pas pratique pour faire du vélo, et qu'un jean vous protégera mieux en cas de chute. Allez vous changer toutes les trois, on devrait déjà être partis."

15h10. fin des négociations. J'ai du faire quelques concessions et céder une bonne poignée de bonbons à chacune, mais elles ont fini par adopter mon point de vue.

15h11. Début des négociations sur le moyen de transport : 

Une fille: "Moi je veux la trottinette !"

Une autre fille: "Moi aussi !"

Encore une autre fille: "Moi aussi !"

Nous n'avons qu'une seule trottinette. Les négociations vont être serrées. 

Je finis par faire diversion en montant moi-même sur la trottinette pour les faire mourir de rire et leur montrer à quel point il serait important pour leur réputation de choisir le vélo.

15h45. Fin des négociations : elles prendront toutes les vélos, ça me simplifiera la vie (si, c'est vraiment ce que je pense à ce moment-là).

15h46. Départ.

15h47. Ou plutôt faux départ : comme ça fait des lustres que l'on a pas mis le nez dehors, il faut d'abord regonfler tous les pneus des vélos (6 pneus au total).

15h48. Je pars dans la cave pour ramener la pompe à vélo.

16h21. Je reviens de la cave, équipé de la pompe (qui était vraiment super bien rangée...), et fusillé du regard par trois paires d'yeux noirs qui commencent vraiment à s'impatienter.

16h22. Je commence à pomper, mais il ne se passe rien. Ayant longuement étudié les fondements de la philosophie Shadok, je me dis qu'il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien, que risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas. 

Ce qui se vérifie dans mon cas: je ne peux pas arrêter de pomper, j'ai les trois filles qui me surveillent, et il vaut mieux qu'elles pensent que tout est normal... Donc je pompe, sur un rythme hypnotique afin d'endormir leur méfiance, tel un charmeur de serpent... mais avec une pompe a vélo au lieu d'une flûte.

16h50. Départ n°2 (Bon c'est ici que ceux qui se rappellent du "...et on est partis dans 5 mn" ont le droit de railler, charrier, bâcher copieusement. Allez-y, lâchez-vous, c'est amplement mérité...). Après avoir trouvé le bon embout pour la pompe, les vélos sont devenus utilisables, mais j'ai les bras tétanisés et brûlants à force d'avoir pompé. Tant pis, je me reposerai pendant la balade...(là aussi, vous pouvez retenir cette petite réplique, parce que l'air de rien, elle a son potentiel...) 

17h05. Au bout de 80 mètres, tous les vélos sont par terre, et toutes les filles se précipitent sur les cotés du chemin pour cueillir des pâquerettes, des pissenlits, et faire le concours du plus gros bouquet pour Maman, parce que c'est quand même vraiment trop trop joli....

17h28. Les voilà qui repartent, en zigzag, en rond, en 8, en S, en N, en tout ce que vous voulez sauf en ligne droite, avec des trajectoires entremêlées qui laissent entrevoir la collision à tout moment. L'angoisse. Toutes les 2 minutes, je perds 6 mois d'espérance de vie. Je ferais peut être mieux de ne pas regarder, parce qu'à ce rythme là, j'aurai l'air d'un vieillard avant de revenir à la maison...

17h45. Sur notre chemin, le long de la Loire, on trouve: le parc de Sainte Radegonde. Bien entendu, arrêt obligatoire aux jeux pour enfants, et je me retrouve immédiatement réquisitionné pour pousser les filles à la balançoire, ou encore à la tyrolienne. Bientôt, c'est même tous les enfants du parc que je me retrouve à pousser: le bruit a circulé, plus vite qu'une trainée de poudre, qu'un papa s'était encore laissé piéger aux jeux, mais qu'il fallait en profiter rapidement avant qu'il ne soit complètement usé comme les autres. Pas moyen d'en échapper avant qu'ils ne soient tous passés. Ça m'apprendra à m'approcher trop près des jeux...

18h50. Nous reprenons le chemin de la maison. La bonne nouvelle, c'est qu'elles se sont bien amusées aux jeux, l'autre nouvelle, c'est qu'elles sont trop fatiguées pour rentrer en pédalant, et qu'elles viennent me voir à tour de rôle pour me faire porter leurs montures, m'expliquant qu'elles ont encore des fleurs à cueillir pour Maman. J'ai déjà un vélo dans chaque main. J'essaye de me défiler en prétextant que je n'ai que deux mains, mais on me fait remarquer que j'ai aussi des épaules pour y poser des vélos, et je me retrouve bientôt couvert de métal, un peu comme Iron Man, la classe en moins... 

19h. Bilan de la sortie : les filles ont fait au total 600 mètres de vélo (à elles trois), j'ai des courbatures partout, des ampoules aux mains et la marque des cadres de vélo incrustée dans les épaules. Point positif: je dormirai très bien ce soir (il fallait bien qu'elle finisse par être reposante, cette balade...).


Ce qu'il y a de bien avec le parcours Loire à vélo, c'est qu'on peut y faire du vélo. Ce qui est encore mieux, c'est qu'on peut aussi le faire à pieds. Mais ce qui est vraiment le plus fort, c'est qu'on peut mixer: on peut le faire à pied, en portant des vélos...

Si vous voulez faire une vraie randonnée sur ce chemin, vous trouverez des infos sur le site Internet dédié à ce parcours.

Et j'ai réussi à garder une main libre pour faire une photo !




Cette borne indique que nous nous trouvons sur la route de Saint-Martin




A bientôt !